Hack ta psy (1/n)
Commençons par le commencement
L'été bat son plein, les équipes se croisent entre juillettistes et aoutiens et les gros malins qui ont posé tous leurs congés et RTT pour se faire des semaines de 4 jours font ce qu'il y a de mieux à faire en ces temps où le calme règne dans l'open-space : s'atteler à des tâches qui ont de l'impact.
Reprogrammons la psychiatrie
Je suis embauché au CHU de Brest depuis un an et demi et je ne suis toujours pas en mesure de me connecter aux quelques logiciels métiers qui permettent de visualiser le parcours des usagers.
Pour ça, il faudrait faire une demande à la Direction Territoriales des Services Numériques (DTSN). Et franchement : la flemme. Je ne suis pas vraiment pressé d'avoir à coter mes actes sur ces usines à gaze qui semblent tout droit sorties d'une dystopie mise en scène dans un axe spatio-temporel alternatif.
A mesure que le temps passe, ma fiche de poste évolue et on me demande aujourd'hui d'accuser réception des nouvelles demandes de suivi par l'équipe aux côtés de ma cadre de santé.
Malheureusement, on ne peut aujourd'hui que demander gentiment d'attendre le mois de septembre avant que l'on donne suite à une demande. Nous avons déjà beaucoup d'usagers dans notre file active et on n'a matériellement plus le temps de prendre en soins de nouveaux usagers.
J'ai entamé une feuille de calcul Suivis-Premiers-Contacts.xlsx qui fonctionne bien avec une dizaine de personnes mais qui atteint ses limites dès lors qu'on veut par exemple mettre à jour des données tout en gardant l'historique des interactions avec un usager donné.
La lettre au père Noël de ma cadre de santé
Dans un monde idéal, on aurait accès à une barre de recherche, Spotlight-style (les utilisateurs de macOS ont la référence). Du bout des doigts, on saisirait le nom d'un usager. S'afficherait alors les informations confirmant qu'il ne s'agit pas d'un homonyme : date et ville de naissance, nom et prénom.
On sélectionnerait le résultat de la recherche avant d'accéder au dossier usager : ses coordonnées, son médecin traitant, son psychiatre référent, son traitement actuel, la date de la dernière ordonnance, une chronologie des événements passés, la durée depuis laquelle on n'a plus de nouvelles et d'autres indicateurs qui permettraient chirurgicalement de suivre les usagers du service.
Dans le monde du marketing, on appelle ça un CRM, pour Customer Relationship Management. En français : gestion de la relation client. Sauf que là on à affaire à des usagers du soin, pas des clients. Aussi, ces données-là, au delà d'être personnelles, concernent directement leur santé mentale.
Comment faire plus avec moins ?
Le problème avec l'hôpital, c'est que ses ressources ont tendance à diminuer. Et c'est frustrant, surtout quand on est sur le terrain et qu'on nous met à disposition des outils qui ne sont pas là pour nous faciliter la tâche. Alors que faire ?
Pourquoi ne pas réunir des moldus et des sorciers, des thinkers et des makers, des soignants et des entrepreneurs, autour d'un but commun : améliorer les conditions de travail dans la santé mentale en offrant à la fois aux professionnels et aux usagers des interfaces conviviales pour suivre les parcours de soins ?
En bref : pourquoi ne pas organiser un hackathon pour le pôle de psychiatrie ?
Un événement à ciel ouvert
Pour commencer, j'ai envoyé une bouteille à la mer à mon réseau sur le Fedivers :
Ce premier essai a payé puisqu'on m'a recommandé des projets intéressants dans la lignée de ce que je projette : Super Brest et InterHop. J'ai également pu échanger quelques messages à propos des implications qu'imposent la tenue d'un tel événement.
J'ai ensuite contacté différentes structures pour leur proposer de sponsoriser l'événement : associations, coopératives, grandes entreprises, startups. Cela m'a permis d'entamer une discussion avec plusieurs acteurs susceptibles de soutenir l'initiative.
Je vous tiendrai informé ouvertement à travers ces lignes de l'avancement et des points de d'attention soulevées par ce projet.
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