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Marcher et parler, une thérapie

Je me rappelle de Nabil, un entrepreneur rencontré en 2015 qui me racontait son entretien d'embauche avec le PDG d'une startup californienne, en vue d'ouvrir leurs opérations à Paris. Cet entretien s'était déroulé sous la forme d'une promenade en bords de Seine.

Je suis plus que convaincu des bienfaits de la marche pour évacuer les idées sombres, trouver des solutions aux problèmes auxquels on fait face, et se sentir mieux de manière générale. Quand je traverse une crise d'angoisse, mon père me dit toujours : "Va faire un tour à pieds, ça ira mieux après". En général, il a raison. Le tout c'est de mettre, un pied devant l'autre et de recommencer.

Aujourd'hui j'ai découvert que la Walk and Talk Therapy est plébiscitée par de nombreux thérapeutes. Alors, pourquoi ne pas proposer cette médiation aux usagers de l'équipe ambulatoire de réhabilitation psychosociale ?

Dans un premier temps, je pense qu'il faut en parler en équipe, et de fixer des limites claires à l'activité, pour surtout ne pas court-circuiter des actions déjà mises en place par les collègues du CMP-CATTP.

Idéalement, voilà comment on peut imaginer l'activité : on pourrait proposer à toute personne ayant une volonté d’échanger avec un pair dans un cadre informel et demandeuse d’aide, une activité individuelle afin d'échanger en évoluant dans la ville. Les séances pourraient durer jusqu'à 1h, autant de fois que nécessaire. 1 pair-aidant serait mobilisé pour des séances individuelles. En fin de séances, la personne accompagnée prendrait notes sur un carnet des échanges et des notions clefs évoquées lors de la séance. Un bilan initial et un bilan final individuels seraient proposés aux participants en fonction de ce qui est décidé en fin de chaque séance, si l'on continue ou pas l'activité.

Les objectifs de l'action seraient de :

  • développer et/ou maintenir une activité physique en vue de « faire le vide »
  • mettre à plat la situation de la personne accompagnée,
  • observer à quelle étape du suivi elle se trouve,
  • évaluer la pertinence des soins apportés jusqu'ici,
  • ancrer une nouvelle routine chez les usagers qui souhaiteraient participer

L'activité pourrait permettre aux usagers de découvrir de nouveaux lieux à proximité de chez eux et prendrait fin autour d'une boisson chaude ou froide en fonction de la saison.

Enfin, une telle action permettrait d'apprendre à connaître encore mieux les usagers participants et leur proposer des soins encore plus adaptés à leurs besoins.