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Paroles de Soignants : Sylvie Le Lann, Psychiatre

Dr Le Lann est Chef de Secteur et Chef de pôle Psychiatrie/Addictologie à l'hôpital de Morlaix

Bonjour Docteur, j'espère que vous allez bien. Dans un premier temps, pouvez-vous dire ce qui vous a conduit à exercer le métier de psychiatre?

J’ai toujours aimé le contact avec les gens. Je devais être médecin généraliste et j’ai fait une rencontre avec une psychiatre, le Dr Quéméner, ma directrice de thèse. Je me suis sentie à ma place dans les services de psychiatrie. Je me définirai comme une psychiatre de famille.


Quels problèmes faites-vous face au quotidien ?

Le manque de psychiatre est un vrai problème. La charge administrative est lourde. Quand je suis fatiguée de cela, je reviens à mes fondamentaux qui sont de prendre soins des patients.


Quels sont les principes éthiques qui guident votre pratique ?

Je suis très attachée au principe de dignité, au respect de la personne et de ses souhaits. Avec les années et les différentes formations que j’ai suivies, je rajouterai la liberté d’aller et venir, peut-être plus un point de droit mais qui montre aussi la nécessité de donner au patient la possibilité d’être le plus autonome possible.


Comment voyez-vous l'avenir dans le domaine de la santé mentale ?

Je suis inquiète par rapport au nombre de psychiatres disponibles réellement. Je vois cependant les progrès qui sont réalisés depuis des décennies. Je me dit que les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent être d’une grande aide. Je me dit aussi que vous voir travailler dans une équipe de psychiatrie est aussi une belle avancée. Il faut aussi qu’il y ait plus de recherches en psychiatrie.


Comment se passe la collaboration avec d'autres professionnels au sein de votre équipe ?

Me concernant, très bien. Dans l’ensemble c’est plutôt chouette de travailler avec beaucoup de personnalités différentes. J’ai beaucoup de chance.


Est-ce que vous avez une anecdote amusante à partager ou une expérience particulièrement gratifiante vécue récemment ?

Un jeune patient est arrivé dans un service, un peu forcé, donc pas très content. Il m’a presque appelée Dragon. Mais j’ai vu de suite sa souffrance et sa grande intelligence. Cela a été très productif, il était aussi très touchant. Il ne voulait plus quitter le service. Il a vu ce qu’on pouvait lui apporter, et finalement plus de liberté que chez lui et qu’on l’écoutait sans jugement. Il m’a fait confiance et c’est très important pour moi.


Quel.s conseil.s donneriez-vous aux étudiant.e.s intéressé.e.s par votre activité de psychiatre ?

Travailler dur ! Surtout se connaître et apprécier les relations humaines et aimer travailler en équipe, savoir écouter les membres de cette équipe, c’est toujours gratifiant, sécurisant et nous fait progresser.


Merci Docteur, et bonne continuation dans votre rôle de psychiatre de famille ! 🤓