Rendez-vous par email : Barbara

Bonjour Barbara, dans un premier temps, peux-tu expliquer ce qui t'as mené à exercer le métier de Pair-Aidante ?

Mon parcours de rétablissement m'a poussée à exercer ce métier. J'apprends et j'apprendrai à m'adapter à la maladie, que ce soit par les symptômes ou bien en échangeant avec autrui.

Quels problèmes fais-tu face au quotidien ?

Je dois appréhender mon stress car j'y suis beaucoup plus sensible qu'avant la maladie. Cela peut être le stress lié au travail, lié aux émotions ressenties par un évènement comme des difficultés familiales (conflits)...

Quels sont les principes éthiques qui guident ta pratique ?

De nombreux principes éthiques se valent. Néanmoins, j'attacherai plus d'importance au respect de la dignité humaine. Nous, personnes souffrantes de trouble psychique, sommes parfois encore trop "chosifiés" dans notre parcours de soin, notamment les femmes. 

Comment vois-tu l'avenir de la Pair-Aidance ?

Je pense que la Pair-Aidance va croître comme les racines d'un arbre. Le métier de la Pair-Aidance est tellement vaste, que celui ci peut différer d'un service à l'autre selon la politique choisie par la gouvernance des hôpitaux. De plus, chaque Pair-Aidant est unique et développe des compétences qui leur sont propres. Alors, pour moi, le métier de la Pair-Aidance sera officialisée prochainement (en tout cas on y croit dur comme fer) et pourra se segmenter en fonction des spécialités choisies. 

Comment se passe la collaboration avec d'autres professionnels au sein de ton équipe ?

Notre équipe est composée de neuropsychologues, d'ergothérapeutes et de deux pair-aidants dont moi. Nous sommes accueillies de manière bienveillante et à l'écoute. On découvre au fur et à mesure les missions de l'équipe, et celles que l'on co-construit.  

Est-ce que tu as une anecdote amusante à partager ou une expérience particulièrement gratifiante que tu as vécu récemment ?

J'ai eu l'opportunité de témoigner pour un service psychiatrique dans le cadre d'une recherche de fonds. La veille, c'était mon premier jour en tant que Pair-Aidant. J'ai donc pu apporter une prise de parole la plus spontanée qu'elle soit. La démonstration du résultat positif de ce programme de soin auprès de 200 spécialistes en psychiatrie m'a permis de rebondir sur l'espoir. A ma sortie d'hospitalisation, on m'a dit que je finirai ma vie à vendre des fruits et des légumes.  Je tiens à préciser que je n'ai rien contre ce type d'emploi. Il n'existe pas de sous emploi à mon regard. Or, à ce moment là j'étais vexée car je détiens un master 2 en Finances. Alors j'ai pu démontrer dans ce témoignage que la personne qui m'a évoqué cela a eût tord car, aujourd'hui, je suis Pair-Aidant.

Quel conseil(s) donnerais-tu aux personnes intéressées par la Pair-Aidance ?

Respectez-vous d'abord pour respecter les autres. Cela permettra d'accueillir positivement la différence d'autrui.