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Rendez-vous par email : Isabelle Batany, Chargée de mission démocratie en santé à la Direction Départementale du Finistère de l’ARS Bretagne

Qu’est-ce qui vous a conduit aux SISM (Semaines d'information sur la Santé Mentale) ?

L’animation de la commission santé mentale composée d’une dizaine de membres du Conseil Territorial de Santé Finistère Penn Ar Bed et les travaux sur l’organisation de la journée du 8 octobre sur la pair-aidance en santé mentale qui a pu s’inscrire dans le calendrier des SISM 2024

Un choix mais aussi une opportunité qui nous a permis d’avoir une plus grande visibilité pour cet événement et de bénéficier de l’accès gratuit à l’auditorium des Capucins à Brest, et d’un appui technique. La préparation d’une telle journée, co-organisée avec le PTSM 29, nécessite presque une année. Nous voulions proposer un thème en lien avec l’actualité de la santé mentale et qui participe à une amélioration du système de soins. Etablir un programme, rechercher des intervenants et des « intermèdes » plus ludiques (comme le groupe de musique « Les garde-fous » et le Théâtre d’Impro), veiller aux pauses (café, déjeuner), gérer les inscriptions… tout cela est invisible pour le public, mais prend aussi du temps.

Le journaliste Hervé Ugo qui animait cette journée a contacté chaque intervenant pour la préparation des tables rondes, pour que les personnes qui allaient témoigner de leur parcours (pour certaines pour la première fois), expliquer pourquoi elles ont voulu devenir pair-aidant-e, se sentent à l’aise, qu’il n’y ait pas de stress. J’ai eu le sentiment que c’était atteint et le public était attentif, à l’écoute, curieux, en demande d’informations.

Ce qui est dommage, c’est que nous n’ayons pas pu accueillir davantage de monde et que nous ayons dû arrêter les inscriptions dès le 30 septembre, car la capacité de l’auditorium était atteinte. Il nous aurait fallu une salle de 300 places ! Je n’imaginais pas que cette thématique attirerait un public aussi nombreux ! C’est encourageant. Maintenant que cette journée est passée, il ne faut pas en rester là. Nous allons faire un bilan et envisager la suite. Ce serait bien de poursuivre avec les intervenants de cette journée, s’ils sont intéressés bien entendu.

En général, à quoi ressemblent vos journées ?

Je travaille 3 jours par semaine à Quimper. Ce sont des journées longues pour moi qui habite près de Brest, avec environ 4h de transport (en commun) par jour. Je passe beaucoup de temps à répondre aux mails. Il y en a trop d’ailleurs. J’ai toujours peur de rater une information importante ou d’oublier de faire une réponse ! Je prépare des réunions, rassemble des informations…

Je dois aussi faire des comptes-rendus. Ce n’est pas le plus passionnant… aussi je trouve que les synthèses sous forme de « dessins » (on appelle ça mind mapping), c’est très bien. Le cerveau humain ne peut pas tout retenir. Il faut aller à l’essentiel. Ces journées à Quimper sont aussi l’occasion d’échanges avec les collègues. C’est important. 2 jours par semaine je peux travailler chez moi. C’est confortable et je suis au calme, sans la fatigue du trajet. La visioconférence facilite les échanges (et les réunions sont plus courtes !).

Avec quels outils travaillez-vous ?

L’ordinateur principalement, avec le traitement de texte, tableur, Powerpoint pour faire des supports de présentation. J’aimerais créer une plateforme accessible aux membres des réunions que j’anime. Ils pourraient ainsi récupérer les informations qui les concernent et aussi en déposer, travailler ensemble sur un même document… Cela éviterait aussi de faire trop de mails, notamment avec des pièces jointes que l’on finit par oublier de sauvegarder et que l’on ne retrouve plus ! J’aime les outils qui peuvent simplifier la vie, et surtout faciles d’utilisation. Je travaille régulièrement en visioconférence, et participe à des webinaires. Je préfère quand même les réunions en présentiel, avec un véritable contact humain et des échanges informels, en « off » comme on dit. C’est parfois là qu’on en apprend le plus…

Qu’est-ce qui a particulièrement attiré votre attention récemment ?

Que la santé mentale soit mise au premier plan des priorités de santé de notre pays. Ce n’est pas anodin : nous sommes toutes et tous concernés-es, que ce soit directement au cours de notre vie ou indirectement, dans notre entourage. Faire de la santé mentale un sujet sur lequel on peut parler plus librement, sans jugement, c’est très important. Mais il faut aussi prévoir les moyens humains et financiers, pour répondre aux besoins.

De quoi êtes-vous la plus fière ?

D’avoir eu la chance d’avoir eu des parents aimants, qui ont su être là quand dans ma vie j’ai rencontré des moments difficiles. Avoir pu transmettre cette bienveillance, et des qualités humaines à mon fils, le respect des autres mais aussi le goût de la vie, de rester positif quoi qu’il arrive. Je suis contente d’avoir pu suivre, grâce à l’ARS Bretagne, la formation « premiers secours en santé mentale ». Une formation que je recommande, il existe aussi une formation adaptée aux jeunes.

A quels problèmes faites-vous face au quotidien ?

Nous sommes submergés par l’information. Souvent négative. Je ne regarde presque plus les journaux télé : trop de drames et je me sens impuissante. Trop de politique. Trop de mails, de sollicitations. Tout est commercial aussi. J’ai souvent envie de me mettre en pause.

Qu’est-ce que vous faites quand tout va mal ?

Ne pas rester seule à ruminer. Cuisiner, surtout avec mon fils quand il est là. On aime la cuisine exotique ! Et inviter famille et amis à déguster les bons petits plats que l’on aura concoctés. Rire surtout ! Partager.  Jardiner, être dehors à gratouiller ici et là, tenter des boutures, tailler, nettoyer… respirer au grand air, observer les oiseaux, les changements de la nature au fil des saisons. Me balader au bord de la mer, écouter le chant des vagues. Me rappeler que nous sommes éphémères et qu’il faut apprécier chaque petit moment et arrêter de se mettre la rate au court-bouillon (j’aime beaucoup cette expression !).


Merci pour votre temps Isabelle ! Et oui : arrêtons de nous mettre la rate au court-bouillon ! Ce sont aussi les mots de ma cadre 😄